
Du 20 au 23 juin 2024, sous la direction du Dr Ariane NGABEU, l’« Equipe de recherche Genre, Mutations Sociétales et Paix (GMSP) » du Centre pour le Genre, la Paix et la Sécurité (CGEPS) a effectué une mission de pré-recherche dans la ville de Dschang à l’effet de se documenter sur les conditions des femmes déplacées de la crise anglophone qui sévit dans les régions anglophones du Cameroun depuis 2017 et d’étudier l’impact de la technologie digitale sur leur réinsertion dans la société. Il s’agissait d’une mission de reconnaissance et de déblayage, prémices d’un projet de recherche en préparation sur la question.
Ce projet s’inscrit dans un contexte particulier
car en 2023, le monde comptait environ 115 millions de déplacés de guerres avec
plus de la moitié sur le continent africain. Il s’agit des personnes obligées
de quitter leurs foyers pour s’établir dans d’autres régions ou villes réputées
plus sûres et sécurisées dans le pays. Parmi ces déplacés internes, les femmes
et les enfants constituent le gros des effectifs.
Ces déplacements ne sont pas sans conséquences pour les régions et villes d’accueil. Au-delà de l’inconfort des déplacés, s’ajoutent les difficultés de développement des villes d’accueil qui très souvent, ne sont pas préparées à recevoir un flux aussi important de personnes démunies matériellement et psychologiquement du fait de la guerre. Les difficultés sont plus nombreuses encore pour les villes et pour les déplacés de guerre lorsque l’on considère que ces derniers trouvant abri dans des villes y résident souvent pour longtemps, c’est-à-dire en moyenne dix à quinze ans. Il devient donc important et urgent pour les villes d’accueil que les actions entreprises ou à entreprendre s’attachent en priorité à les intégrer durablement dans le tissu urbain existant. Cela doit se faire en tenant compte des enjeux de genre et en répondant à la fois aux besoins des personnes et des lieux touchés par les déplacements forcés..
Avec la venue de la technologie
digitale, les
jeunes utilisent des plateformes comme YouTube, Facebook, Instagram, WhatsApp
et Twitter pour rester connectés avec leurs amis et leur famille, échanger des
idées et accéder à l’actualité. Le secteur technologique crée de nouvelles
opportunités d’emploi. Ainsi, de nombreux jeunes entrepreneurs exploitent les
technologies digitales pour lancer des startups, développer des applications et
offrir des services en ligne. Quelle peut être la place des femmes déplacées dans
cette mouvance ? quel est l’impact de la technologie digitale sur
elles ?
La
mission effectuée dans la ville de Dschang du 20 au 23 juin 2024 par l’Equipe de recherche Genre, Mutations Sociétales et Paix
(GMSP) du Centre pour le Genre, la Paix et la Sécurité (CGEPS) a ainsi pu réaliser un cadrage territorial de la
zone d’étude. Elle a procédé à un recensement des quartiers et des foyers
d’accueil des personnes, et surtout des femmes déplacées internes de la Crise
anglophone, ce conflit armé qui sévit dans les deux régions anglophones du
Cameroun, notamment les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. L’équipe a aussi
procédé à l’identification de quelques femmes déplacées de guerre intéressées
par la technologie digitale, potentielles partenaires au projet en qualité
d’informatrices.
Achevée le 23 juin 2024, la mission
a été un succès. L’équipe du CGEPS a désormais une idée de l’ampleur et des
contours des tâches à accomplir. Ainsi, elle peut dans la sérénité, finaliser le
montage du projet de recherche en préparation sur le thème : « L’impact
de la technologie digitale sur les femmes déplacées de guerre en milieu
urbain : cas de la ville de Dschang au Cameroun ».